ELEMENTS BIOGRAPHIQUES
Jack OTTAVIANO (1924 – 1988) fut élève à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Diplômé en 1948 de l'Ecole des arts décoratifs de Paris, il exposera cette année-là au " Salon des moins de trente ans ". Diverses expositions personnelles à Paris, New York, Washington, Lyon, et Toulouse rendront son talent manifeste. En 1952, J. OTTAVIANO sera lauréat du " Prix Fénéon ".
De la guerre, OTTAVIANO retiendra l'âpreté d'un souffle expiatoire. L'ombre lancinante lacérée de la honte se mêle à ces ocres qui pleurent, s'effondrent dans le noir oubli. Un corps pâle et distendu se fond dans cette forêt vague et pénitentiaire. Les grilles s'affranchissent de tout support, se promènent dans l'espace, hantent les rêves.
De ses longues promenades au cœur de la banlieue parisienne et le long des chantiers navals de Dunkerque, OTTAVIANO recueillera les rêves de géant d'un homme de chair, fragile et vain. Courbé sur le fer, il mêle feu et espoir dans sa tête féconde. Mais l'horizon obsédant, épais et suintante, telle une plaie cynique vient crever la toile pelvienne.
L'artiste franchit le seuil de cette toile-écran et s'abîme calmement dans la palette des ombres. La descente aux enfers se fait dans le souffle des bombardements. De la plainte insulaire naîtront les Marines (54-57), renaîtront ruines et cités sinistrées (Caen).